Le procès de cinq anciens policiers du commissariat de Saint-Denis accusés d'avoir profité de leurs fonctions pour se livrer à des rackets et des abus sexuels répétés sur des prostituées s'est ouvert mercredi devant le tribunal correctionnel de Bobigny.
Les gardiens de la paix, suspendus en juin 2004 à la suite d'une enquête de l'IGS (la police des polices), sont poursuivis pour des "agressions sexuelles" et "vols" présumés sur une dizaine de femmes d'origine asiatique et d'Europe de l'Est, courant 2003.
Ils sont également accusés, ainsi qu'un sixième policier, d'avoir régulièrement dépouillé des vendeurs à la sauvette pour financer des soirées arrosées au commissariat.
Plusieurs d'entre eux sont aussi soupçonnés d'avoir volé du matériel informatique et vidéo à l'occasion de contrôles menés dans des camps de roumains de la Plaine-Saint-Denis.
Ce procès sera l'occasion d'une confrontation avec leurs principaux accusateurs, deux ex-équipiers du commissariat de Saint-Denis, dont les confidences, début 2004, avaient poussé la direction départementale de la sécurité publique à saisir l'IGS.
Seuls deux agents, qui comparaissent détenus, ont reconnu avoir eu des relations sexuelles avec des prostituées mais ils avancent qu'elles étaient consenties.
Les autres nient avoir participé à ce type d'expéditions, et pour certains, réfutent même en avoir eu connaissance.
Cette affaire a largement contribué, avec d'autres, à la suspension en septembre 2005 du commissaire Xavier Paldacci, à qui il a été reproché de n'avoir pas suffisamment contrôlé ses jeunes recrues.