La campagne électorale pour les législatives italiennes des 9 et 10 avril est entrée dans sa dernière ligne droite et les propos se font de plus en plus désobligeants, comme le "couillons" attribué mardi par le chef du gouvernement Silvio Berlusconi aux sympathisants de la gauche.
Après "l'idiot utile" adressé lundi soir au cours du débat télévisé à son adversaire Romano Prodi, dirigeant de centre gauche, qui venait de le comparer à un "ivrogne", M. Berlusconi est revenu à la charge mardi, assurant que les Italiens "ne sont pas suffisamment couillons pour voter contre leur propre intérêt".
Début mars déjà, Alessandra Mussolini, petite-fille du dictateur italien et alliée de M. Berlusconi, affirmait à la télévision qu'"il vaut mieux être fasciste que pédé (homosexuel)", propos repris quelques semaines plus tard par un autre membre de l'extrême droite, Roberto Fiore.
Roberto Calderoli, ministre des Réformes à l'époque et haut dirigeant du mouvement populiste de la Ligue du Nord, fustigeait également en janvier "les prétentions absurdes de ces pédés" réclamant la reconnaissance des unions civiles.
"Salaud", "délinquant politique", "bouffon", "fou", "menteur", ont fait leur entrée dans une campagne électorale.
Lors des précédentes législatives, en 2001, le leader de la Ligue du Nord Umberto Bossi avait fait sensation en traitant le chef du gouvernement sortant de gauche, Giuliano Amato, de "nain nazi". Celui-ci l'avait pris avec beaucoup d'humour, affirmant "nazi, je veux bien, ça peut se discuter, mais nain, non, je suis plus grand que lui".
Les railleries personnelles sont également devenues fréquentes. Silvio Berlusconi a ainsi traité Piero Fassino, secrétaire général du principal parti d'opposition, les Démocrates de gauche (DS), de "parrain pour les pompes funèbres" en raison de sa maigreur. Il ne manque également aucune occasion pour se gausser de l'apparence peu télégénique de Romano Prodi.
Celui-ci le lui a bien rendu en affirmant que "les seuls grands travaux réalisés par Berlusconi avaient été son lifting et ses implants" capillaires. Il lui a aussi suggéré de monter sur une chaise, car il aura peut-être ainsi "l'air plus imposant", une allusion à la petite taille du chef du gouvernement.